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À chaque personne, son remède !

Se remettre d’une rupture d’anévrisme Images animées du blog Legonepeint

Un peu de lumière dans ce monde parfois douloureuxImage animée du blog Legonepeint

Qu'une personne ait vécu une rupture ou une fissure, qu'elle reste avec des séquelles légères ou graves, qu'elle vive avec un ou plusieurs anévrismes, qu'elle doive subir une intervention par voie endovasculaire ou chirurgicale, qu'un accident soit survenu lors d'une prise en charge ou d'un examen, chaque nouvelle étape de son existence représente un bouleversement, souvent suivi d'un traumatisme à dépasser.
Comme chacun gère ces événements de façon différente, chacun doit trouver une ou plusieurs voies qui lui correspondent pour surmonter les épreuves, une par une, ainsi que toutes ces petites phrases qui hantent l'esprit et le coeur, témoignages de la difficulté d'une personne dans sa vie quotidienne ou, au contraire, de leur archarnement à résister.


Je ne suis plus comme avant…
Les gens ne comprennent pas.
Je vis avec l'angoisse que mon anévrisme se rompe.
J'ai peur dès que j'ai mal à la tête.
Quand je parle de mes difficultés au docteur, il me dit que ce n'est rien.
Quand j'ai partagé mon inquiétude avec le spécialiste, il m'a rétorqué que j'avais de la chance d'être en vie, sans répondre à ma question.
J'ai envie de pleurer quand je m'aperçois que les mots me manquent.
Cette RA, finalement, m'a permis de changer les priorités de ma vie et je me sens plus moi-même.
Je suis tellement fatiguée tout le temps. Quand je rentre du boulot, je m'effondre et je culpabilise.
Chaque année, je fête l'anniversaire de ma nouvelle vie ! Aujourd'hui, ça fait 5 ans !
Je suis une tête cassée, c'est comme ça, on n'y peut rien…
Depuis ma rupture d'anévrisme, je vis dans un stress permanent.
Aujourd'hui, je suis une combattante au quotidien.
Tout ce qui était simple avant est devenu difficile parfois. Je n'ai même plus envie de sortir.
J'ai des sautes d'humeur et mon conjoint me dit que c'est de ma faute, que je n'ai qu'à me contrôler.
À chaque IRM de contrôle, j'ai peur qu'on m'annonce la présence d'un nouvel anévrisme ou l'obligation d'une nouvelle intervention.
Je me suis souvent sentie seule après ma sortie de l'hôpital, voire abandonnée par le système.
Depuis que ça m'est arrivé, j'ai décidé de profiter de chaque instant de ma vie.
Je sais que je suis en vie et que c'est une grande chance, mais, certains jours, cette chance ne me suffit plus.

Parfois, le découragement pointe le bout de son nez et, là encore, il faut se battre pour le surmonter. Tout est devenu tellement différent et, principalement, soi, cette personne trahie par son corps une première fois et qui continue de l'être quand perdurent, en plus d'éventuelles séquelles perceptibles, ces handicaps invisibles trop peu reconnus.

« Regarde le chemin parcouru et non celui qu'il te reste à parcourir. »

Pour une personne, s'en remettre, c'est :

  • s'accrocher aux gens aimés comme à ce qui passionne ;
  • parvenir à se projeter dans l'avenir ;
  • obtenir des réponses claires et précises à ses interrogations auprès de professionnels ;
  • être acceptée avec ses difficultés quotidiennes plus ou moins nombreuses, voire ses incapacités temporaires ou définitives ;
  • être reconnue dans ses handicaps, légers ou plus graves, visibles ou invisibles, par la société ;
  • travailler sur sa nouvelle personnalité pour la cerner et l'accepter ;
  • penser de façon positive, se dire : « J'ai toujours » plutôt que « Je n'ai plus ».

S'en remettre, c'est trouver aussi :

  • des personnes susceptibles d'écouter, de conseiller, de rassurer avec bienveillance, qu'elles soient proches ou professionnelles (psychologue, psychiatre, groupes de paroles, amis, conjoint, famille) ;
  • des spécialistes compétents et attentifs à ses difficultés pour répondre à ses interrogations et l'aider à surmonter les épreuves traversées ;
  • des moments qui apportent du bonheur et de la réalisation personnelle.

Machaon, le Grand Porte-Queue – 2019 ©Image de l’auteure Catherine Boullery ©

La pensée positiveImage de l’auteure Catherine Boullery ©

Texte de Julie B.

Cher AVC,
Voilà déjà deux ans, le 28 août 2018, que tu as débarqué dans ma vie, tel un ouragan qui balaie tout sur son passage.
Mais saches que tu n'as balayé que les débris d'une femme finalement pas tout à fait accomplie et qu’après une longue période de deuil tu as donné naissance à une femme forte et courageuse qui a su adapter son quotidien. Tu lui as également donné une hargne sans failles.
Cher accident vasculaire cérébral, non, tu n’as pas gâché ma vie, tu lui as au contraire donné plus de valeur.
Oui, tu m’as fait mal.
Oui, tu m’as fait peur.
Oui, il a fallu accepter de laisser partir ma vie d’avant, mais…
Ma vie d’avant, c’était de vouloir être la super maman, la super femme, la super fille, la super sœur, la super copine, la « super tout » en somme. Et si, finalement, je devais juste être moi…
Alors, oui, c’est vrai, on ne peut jamais vraiment tourner une page de sa vie sans que s’y attache une certaine nostalgie. Mais je veux regarder devant, parce que se retourner sur sa vie, c’est prendre le risque de voir les traces du passé dans le sable de nos souvenirs. Je veux vivre, vivre vraiment, regarder loin devant, avancer pas à pas, laisser le temps, le vent effacer les empreintes derrière moi…
Mon cher avc, non, tu n’as pas détruit ma vie, sache qu’aujourd’hui l’éclat de quelques heures de bonheur suffit à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manque pas de m’envoyer.
Grâce à toi, car à présent j'arrive à employer le mot grâce quand je parle de toi après t’avoir haï, oui, grâce à toi, j'ai appris, j'ai compris…
J’ai compris que les gens qu’on rencontre ne sont pas forcément nos amis.
J’ai compris que nous ne sommes rien sur terre.
En une seconde tout peut s’écrouler, rien n’est jamais acquis.
J’ai compris que, sans patience, courage, volonté, on n’arrive à rien.
J’ai compris que la vie est un travail à faire, une tâche à accomplir, une bataille à livrer, une œuvre à écrire.
J’ai compris, cher avc, qu’un grand nombre de petites victoires vaut mieux qu’un grand échec.
J’ai compris que la victoire sur soi est la plus grande des victoires.
J’ai compris qu’il faut vivre pour ce que demain a à nous offrir, pas pour ce qu’hier nous a enlevé.

Eh oui, cher accident vasculaire cérébral, si aujourd’hui est bien vécu, chaque hier se transformera en heureux souvenir et chaque demain se transformera en une vision remplie d’espoir.
Je voulais que tu saches que tu n’as pas réussi à me mettre à genoux et, bien que tu aies laissé de vilaines traces, tu n’as pas pu réellement m’abattre. Que tu saches que, chaque matin, lorsque j’ouvre les yeux, c’est une manière de lever mon majeur pour te dire « C’est moi qui ai gagné » !

Extrait du témoignage de Leïla A.

Même s’il a existé des moments où je me suis demandé pourquoi moi ou ce que j’avais de mal pour subir ça, étrangement, cette rupture d’anévrisme m’a permis de me découvrir, de sortir de ma colère permanente. Au début, c’est violent, mais, au final, ça m’a permis d’avancer dans ma vie. Je me suis déchargée d’une partie de mon passé, j’ai appris à dire non ou stop, à être moi, à me protéger comme à devenir plus sereine.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. Aujourd’hui, j’ai besoin d’un environnement rassurant, de savoir où je vais. Parce que j’ai obtenu mon diplôme et un boulot en prime, je suis obligée de me concentrer pour travailler, mais c’est épuisant, alors je sors peu ou toute sortie doit être précédée d’une préparation pour ne pas me sentir dépassée. De plus, quand je suis submergée par des émotions, mon cerveau se bloque, c’est involontaire et passager, mais c’est comme ça…

Extrait du témoignage de Cyril B.

Ce témoignage vise à rassurer les victimes. Bien souvent, elles sont désemparées après cet accident. Tout ne reviendra pas du jour au lendemain, ce n'est pas un simple doigt cassé. Non ! C'est beaucoup plus gros et ça prend beaucoup de temps. Beaucoup de paramètres rentrent en jeu : l'âge, le type d'AVC, la zone de la tête, le délai de prise en charge, la rééducation, le moral, le soutien des proches, la vie menée… Avec le temps, on en apprend plus sur nos capacités, on développe une autre réflexion. Rien n’est fait comme avant, mais si on y parvient, c’est le principal.

Extrait du témoignage de Alexandra P.

Parce que je suis en vie, plus que jamais, je profite des heures que la vie me donne. Ce 15 décembre 2015, beaucoup de facteurs se sont réunis pour que j'aie la chance de vivre, tout est allé très vite avec une prise en charge rapide.
De plus, pendant mes grossesses, je fais un peu d’hypertension. Sans cette dernière grossesse, j’aurais pu faire une rupture d’anévrisme à 55/60 ans, avec des chances de survie beaucoup plus faibles. Ainsi, ce jour-là, mon petit garçon m'a sauvé la vie, alors que la sienne n'avait pas vraiment commencé, j'en reste intimement persuadée.

Extrait du témoignage de Cathy P.

Ma reconstruction a pris du temps. Au début, c’était dur à accepter, mais il faut laisser du temps aux choses… Et puis il y a eu beaucoup d’interrogations qui se sont posées comme celle de reprendre la formation de sophrologie que je suivais, de redéfinir si ce projet était toujours le bon. En raison de mes difficultés à me concentrer et à mémoriser les choses juste après ma RA, je me demandais si j’en serais capable. Tout me demandait une énergie importante et m’imposait de beaucoup me reposer. Comme il faut apprendre à vivre avec cette fatigabilité persistante, peu à peu, j’ai appris à m’écouter, à vérifier que ce que je faisais était juste pour moi, à ne plus faire les choses soit pour faire plaisir aux autres, soit parce qu’il fallait les faire, parfois même à mon détriment, mais de vivre les choses parce qu’elles étaient bonnes pour moi.[…] Au long de ce cheminement, j’ai pris conscience que cette RA était comme un panneau « stop » qui s’était dressé dans ma vie pour me dire que je me trompais de chemin, que je devais changer de vie et de voie. Étonnamment, sans elle, je me serais perdue…
Ce qui est mieux aujourd’hui
, c’est que j’ai appris à vivre cette nouvelle vie, je m’adapte et je m’écoute plus aussi pour être en accord avec moi, ne plus me mentir et, surtout, m’autoriser à exprimer ce que je ressens avec honnêteté.
Cet accident m’a permis de redéfinir qui j’étais vraiment et, par conséquent, mes priorités. Je veux continuer à faire confiance en demain, vivre pleinement cette renaissance au travers de cette nouvelle vie « greffée » et sans aucun regret. De belles choses vont se dessiner en encore pour moi.
En conclusion, je profite pleinement de ma nouvelle vie avec mon mari, mes 3 enfants et je mesure vraiment ma chance d’être encore là et sans séquelles. J'ai confiance en demain, et, chaque jour, j’avance un peu plus dans ma nouvelle vie où je me sens bien, où je me sens moi-même.
Voilà mon témoignage qui a juste vocation de dire que c’est possible, on y arrive avec le temps. Je nous souhaite à tous de pouvoir avancer le plus sereinement possible dans notre vie.

Extrait du témoignage de Hanane A.

Aujourd'hui, mon côté gauche reste désensibilisé et j'ai des difficultés à retenir. Cependant, je sais que c’est un miracle d’être en vie comme je le suis. J’ai compris qu’il faut garder espoir et rester optimiste. J’ai aussi appris à écouter mon corps. Aujourd’hui, je suis une nouvelle personne et, croyez-moi, je vois la vie différemment. Je fais très attention à tout ce qui concerne mon bonheur et ma santé. Alors, savourez chaque seconde de votre vie, car j’ai eu confirmation que la vie ne tient qu’à un seul fil. Si vous voulez ou devez faire quelque chose, n’attendez pas, faites-le, car toujours dire « plus tard » peut se transformer en « trop tard ». Ne l’oubliez pas.

Extrait du témoignage de Delphine LR.

À présent, la douleur de fond s’est atténuée, mais les crises reviennent trop souvent et très facilement. Si seulement elles pouvaient disparaître définitivement, j’aurais l’impression de revivre enfin. Parce qu’en réalité je suis restée bloquée sur cette rupture d’anévrisme. Tant de souvenirs entre ce moment et maintenant ont disparu de ma mémoire, comme si une partie de ma vie s’était effacée. Alors, je vis comme dans une bulle qui me sépare des autres. Je m’occupe, je souris, mais ce n’est qu’une façade, je parais bien, mais je ne le suis pas. D’une certaine façon, c’est injuste. Moi, je n’avais rien demandé, mais c’est comme ça et je dois vivre avec, surtout que je sais qu’il y a des cas plus graves. Selon mon médecin, les gens ne peuvent pas comprendre ce qui m’est arrivé, parce qu’ils ne l’ont pas vécu. Et il a raison, je m’en suis aperçue, alors je préfère me taire et continuer de paraître.

Extrait du témoignage de Priscilla LG.

Aujourd’hui, j’éprouve un profond sentiment d’injustice, car les premiers radiologue et neurologues rencontrés sont totalement passés à côté de mon anévrisme. Je suis en colère aussi, car, si, au lieu de mettre les problèmes que je rencontrais sur le compte de difficultés psychologiques (le mot à la mode…), ils avaient prospecté un peu plus loin, comme me l’a affirmé un autre radiologue, cet anévrisme aurait pu être surveillé et opéré à temps, d'autant plus que je faisais des poussées de tension jamais prises en compte par mon médecin. Ma vie aurait pu être différente… Celle de ma famille aussi… J’aurais épargné à mes enfants un Noël douloureux et à mon mari le fait d’être devenue hypocondriaque.
Aujourd’hui toujours, je m’inquiète de tout, parce que j’ai perdu confiance en les médecins. Je vis dans le stress permanent qu’un nouvel événement vienne détruire la vie qui me reste…

Extrait du témoignage de Fabienne B.

Mais une RA est une leçon de vie, il faut arrêter de minimiser les problèmes médicaux qu’on rencontre. Aujourd’hui, quand je me sens fatiguée, je m’écoute plus et je me fais arrêter.
Et puis je vis pleinement ma vie aussi. Même si je ne suis plus totalement en bonne santé, même si je dois me reposer souvent, j’avance. Chaque jour passé est une chance, un bonheur de plus et je ne veux plus m’en faire : ma santé, c’est tout.

Extrait du témoignage de Mathieu R.

J’ai repris le travail à plein temps début septembre à mon rythme et je dirais que ça se passe bien, sauf que je n’ai plus cette vivacité d’esprit que je pouvais avoir. De plus, je suis devenu plus sensible aux bruits et j’ai l’impression que mon cerveau ne peut plus emmagasiner trop d’informations d’un coup…
Je conseillerais à chaque personne de vivre sa vie et ses rêves à fond, car tout peut basculer en moins d’une seconde, mais, encore une fois, il ne faut pas que je me plaigne, j’ai eu une étoile au-dessus de moi ce jour-là, ou, alors, comme m’a dit mon généraliste, ce n’était pas encore mon heure !!!

Extrait du témoignage de Brigitte M.

D’ailleurs, pour ne pas perdre de vue que je suis une miraculée, je me suis acheté une petite carte sur laquelle est écrit : « J’aime la vie ». Placée sur mon réfrigérateur, je la regarde souvent pour ne pas oublier le plus important : j’ai envie de vivre !

Extrait du témoignage de Djyah P.

Aujourd'hui, à 42 ans, j’ai un peu l’impression que ne vivre que « du bonus » dans le sens où il y a ma vie avant et ma vie après. C’est comme si j’avais eu une deuxième chance, une chance de vivre différemment et mieux. Ça peut paraître paradoxal, mais, au fond, elle fait partie de moi, cette rupture d’anévrisme, et je l’accepte totalement. Elle est un nouveau point de départ, une autre vie dans la même vie.
Je me dis que j’aurais dû mourir le 30 septembre 2020, alors je vais tout faire pour vivre plus en harmonie avec moi-même et faire ce que j’aime sans trop me prendre la tête. Quand on prend conscience qu’on peut partir rejoindre les étoiles en un claquement de doigts, je trouve qu’on doit vivre différemment. Après plus de 20 ans de tabagisme, j’ai arrêté d’ailleurs. Comme quoi tout est possible !

Extrait du témoignage d'Edwige P.

M’occuper des autres, c’est ma vocation. M’occuper tout court aussi !
Alors, je bricole, je réalise des créations en Quilling (technique consistant à enrouler des bandes de papier pour créer de jolies décorations), fusain et aquarelle. […] Comme je suis devenue plus précise, je me suis même remise à la gravure sur verre ! Dernièrement, j’ai fait des objets destinés à être vendus par une association.
Et, tout ça, j’adore ! Je me sens tellement épanouie que j’oublie tout ! Pour conserver le moral, faut vraiment faire des choses qu’on aime !
Mon premier dessin était un oiseau avec ces mots : « Carpe Diemlocution latine extraite d'un poème d'Horace qui signifie « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » ».

Extrait du témoignage de Rudy C.

Concernant mon état d'esprit, ayant baigné toute ma vie dans le culte de la perfection avec une carrière professionnelle dans les forces spéciales, ce fut difficile au début d’accepter cette situation nouvelle, de faire le deuil de ma condition physique d'avant et de savoir que j'étais devenu dépendant.
Mon arrivée en centre de rééducation m'a permis de me rendre compte que la situation était bien plus grave que je ne voulais me l'avouer. Devenu irascible, je ne me pardonnais pas d'avoir failli.
Mon premier weekend à la maison a été très compliqué, car je n'arrivais pas à faire ce que je faisais avant. J'ai expliqué aux enfants que, parfois, je pouvais avoir des bugs. Tout le monde a joué le jeu…
La période dépressive est passée en même temps que je reprenais du poil de la bête et que je remportais quelques victoires sur moi-même.
Maintenant, nous tournons ça en dérision et j'encaisse un peu mieux les difficultés du quotidien.
De plus, parce que j'ai la chance infinie d'avoir une compagne qui me soutient tous les jours du mieux qu'elle peut, je l'ai officiellement demandée en mariage. Je ne la remercierai jamais assez de m'avoir sauvé la vie…

Extrait du témoignage de Mathilde J.

L’après est un peu plus compliqué psychologiquement. Toujours une crainte que ces douleurs reviennent… Je me pose davantage de questions mais celle qui revient à répétition est pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter tout ça ? Moment d’égoïsme…
Afin de préserver mes proches, je garde en moi toutes les inquiétudes qui me poursuivent et mes crises d’angoisse. À chaque petit bobo, je m’imagine le pire. Un enfer ! Je crie un SOS envers des spécialistes afin de me libérer de ces poids. En parler est à la fois un combat et un pas vers la guérison.
Aujourd’hui, grâce au soutien immense de ma famille et de mes amis, je peux lever ma main et faire le V de victoire. Cette épreuve m’a rendue plus forte, car, dans le négatif il y a toujours une part de positif. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Cependant, il y a une Mathilde d’avant et une Mathilde d’après. Et celle d’après est plus intéressante, car elle aime la vie et profite d’elle sereinement avec les gens qu’elle aime.
Soyez libre d’être vous-même. Gardez foi en l’avenir. Visualisez vos rêves et regardez au-delà des espérances. Ne vous découragez pas, jamais. À nous, les battants !

Extrait du témoignage de Claire L.

Je suis Claire L., 44 ans, maman de Kim, Pam et Mia, épouse de Frédéric L., Colias, la créatrice et maman Schnoufipersonnage et univers créés par Claire, marraine de ma filleule. Je suis Xena la Clairière… Et je ne laisserais personne penser que le combat est facile pour moi, car je suis telle que je suis, une guerrière de la vie !!!
À vous, je dirais juste que je vais retrouver ma vie, n’en doutez pas un instant ! Pas parce que c’est facile, non, parce que je me bats chaque instant pour y parvenir !
Voilà, c’était le récit du soir. Parce que j’en avais envie, parce que j’en avais besoin…
Je remercie mes étoiles, mon mari, mes enfants, ma famille, ma filleule, mes amis de m’aimer et de me faire confiance.
Je remercie mon prof de Zumba de me faire toujours autant rire et autant de bien…
Je remercie la vie…
Et je vais vivre.
Avec le sourire pour le restant de mes jours…

Extrait du témoignage de Cécile M.

Un message ? Rester positif ! Les casses au cerveau, elles sont là, elles ne vont pas s’envoler si on est fâché. En restant positive, je vois les gains que ça occasionne, des gains sur la fatigue, sur les muscles et, ça m’encourage, surtout qu’il me suffit d’un petit truc pour me redonner le sourire, comme regarder la neige tomber…

Extrait du témoignage de Laurence P.

C’est comme ça, je ne veux pas pleurer sur mon sort. Au contraire, faut avancer. Moi, je pense que cette rupture m’a fait évoluer et qu’elle a fait de moi la personne que je suis. Elle m’a fait prendre conscience de ma valeur. Avant, je ne m’écoutais jamais. Alors, elle a constitué un nouveau départ en dépit de ses côtés négatifs. Aujourd’hui, je pense plus à moi. Ce qui est triste, c’est d’avoir vécu ça pour en arriver là. Je voudrais dire aux gens de prendre soin d’eux et des autres sans attendre. C’est tellement mieux de vivre les uns avec les autres dans l’amour.

Extrait du témoignage de Gwennola P.

Mon caractère fort m’a aidée à surmonter cette épreuve. Cependant, il ne faut pas chercher à avoir la même vie qu’avant, ce n’est pas possible, il y a des choses qu’on ne peut plus faire. Ça reste un traumatisme et, naturellement, on n’en sort pas indemne. La vie est différente, mais elle n’est pas obligatoirement moins bien. Avant, j’avais une vie super active, je passais mon temps dans les trains ou les avions. Mon quotidien d’aujourd’hui est beaucoup plus calme et je profite plus de mes enfants. De plus, depuis que mes apnées du sommeil sont prises en charge, je revis normalement.

Extrait du témoignage de Mary Barrau

Durant 16 mois, je livre un combat quotidien pour reconquérir mon autonomie, me réconcilier avec mon corps et ne pas sombrer. Les mots de mon homme guident ma reconstruction : « Il ne tient qu’à toi de rester une femme digne, d’inspirer l’admiration plutôt que la compassion .
Je deviens « Madame Plus » avec un hémi corps en moins. Madame Plus, parce que je suis guidée par une forme d’exigence que nourrit mon insatiable appétit de vivre.
[…] Avec le recul, je m’aperçois que je ne me suis pas reconstruite en me comparant à des gens valides, non, je me suis reconstruite auprès de gens invalides comme moi. Je me suis recréé une telle normalité que les gens en oublient mon handicap, respectant cette phrase de Francis Laurent qui, comme les paroles de mon mari, a guidé ma reconstruction : « Ne donnez pas de relief au handicap. Le handicap, c’est le retentissement social d’une déficience. »
Ainsi, au fil du temps, l’acronyme AVC s’est transformé ; Accident Vraiment Catastrophique est devenu Audace Vitalité Combativité.
C’est l’Audace que je privilégie. Son A est celui d’Avancer. Avancer…
Encore, toujours.

Témoignage

La fidélité des miens et leur présence à mes côtés pendant la tempête restent les facteurs fondamentaux sur lesquels je me suis appuyée pour progresser.
L'écriture a représenté ma bouée anti-naufrage, la plume virtuelle qui m'a empêchée, par ses mots sur mes maux, de sombrer corps et âme avant et après la seconde intervention. J'y ai déversé la peur si profonde qui me dévorait de l'intérieur, mes angoisses, ma douleur de vivre, puis ma lente, trop lente et incomplète reconstruction. Qu'importent les épreuves que j'ai affrontées, elle est restée mon alliée providentielle, celle toujours présente quand je demeurais seule avec ma détresse. Même quand mon cerveau rétif refusait de se soumettre ou de se souvenir, j'écrivais quelques phrases pour m'assurer qu'elle ne m'avait pas quittée. Je lui dois tant…
Heureusement existe la musique qui a accompagné tous mes pas, les premiers hésitants pour effectuer quelques mètres aux balades qui n'ont cessé de s'allonger. Associée à la danse, elle a repris son rôle de muse, loyale et familière.
Il y a aussi la photo ! Et les papillons ! Et la montagne ! Et l'indicible bonheur d'associer les trois ! Et les plages désertes et infinies, les châteaux et les vieilles maisons, les musées, les champs de fleurs quand renaît le printemps et toutes ces petites choses de la vie absolument merveilleuses que j'aime encore tant découvrir. Je n'ai plus de temps à perdre !
Mon métier d'enseignant m'a également poussée à me dépasser, à franchir les étapes plus vite et, ainsi, ressusciter mon attention défaillante et ma mémoire volatile. Malgré le plaisir à me retrouver devant des élèves, cette reprise, même neuf mois après la seconde opération, quelle violence pour mon corps comme mon esprit !
Et il y a cet odorat que je sais aujourd'hui définitivement perdu qui me met en situation inconfortable pendant les TP de chimie. Pour pallier cette déficience, je sollicite parmi mes élèves des veilleurs pour me signaler toute odeur qui leur paraîtrait anormale. Cependant, avec les anciens programmes, j'avais identifié les problèmes éventuels et leur origine, mais, avec l'arrivée des nouveaux programmes, je ressens un sentiment d'insécurité, malgré la présence de mes veilleurs…
Et il y a ces douleurs résiduelles de mes symptômes méningés avec lesquels j'ai vécu sans solution pendant presque un an et demi jusqu'à ce que mes pas me mènent vers deux kinésitérapeutes exceptionnelles dont les massages prolongés et efficaces m'ont permis de revivre. Aujourd'hui, indispensables, ces derniers me permettent de vivre sans médicament.
Et il y a ces tensions nocturnes qui ont suivi la seconde intervention et qui, trois ans plus tard, rendent mes nuits toujours difficiles, d'autant plus qu'apparaissant pendant mon sommeil je ne les contrôle pas. Si, au début, je me réveillais le corps crispé, les poings et les mâchoires serrés, aujourd'hui, leur intensité a diminué. Néanmoins, je m'étire régulièrement au cours de la nuit et travaille ma respiration pour relâcher un peu ces tensions.
Et il y a cette vision double sauf au centre qui, multipliant les images, provoque des chutes. J'apprends à devenir plus vigilante dans mes déplacements pour les éviter.
Et le bruit, même faible, que je ne le supporte plus. Mon cerveau se coupe aussitôt et je dois reprendre son contrôle pour parvenir à m'exprimer de nouveau…
Et cette mémoire immédiate défaillante. Avant, retenir une information n'exigeait de moi quasiment aucun effort. Aujourd'hui, ma concentration demeure volatile, principalement sur ce qui m'est dit, et, si je veux avoir une chance de ne pas oublier, je dois mobiliser mon énergie et mon attention, sinon, j'écoute, puis ne m'en souviens pas…
Et il y a cette fatigue… Deux ans et demi après cette deuxième intervention, en dépit de la fin de mon mi-temps thérapeutique, je suis toujours incapable physiquement de reprendre à temps complet. Chaque matinée de cours m'épuise et je me repose pour repartir le lendemain, toujours soutenue par ce désir de ne rien lâcher. Mais je me suis toujours demandé quel prix je paierai pour cette absence d'écoute et d'indulgence envers moi…
Aujourd'hui, je le sais. Il existe un risque dont personne ne parle, celui imprévu qui apparaît quand, à force de trop exiger de mon corps, de lutter contre lui et non avec lui pour surmonter tous les obstacles, ce dernier finit par se retourner contre moi. Dès lors, de nouveaux soucis s'additionnent à ceux encore non résolus… Et le combat s'intensifie. Toutefois, n'arrive-t-il pas un moment où l'usure psychologique dépasse toute capacité de résilience ?
Alors, comment écrire sur « s'en remettre » quand je ne semble pas y parvenir ?

Je compte sur vous, pour transmettre un message d'espoir à ceux qui ne savent plus comment repeindre leur vie avec les couleurs du bonheur. Nous avons tous une petite pierre à apporter à un édifice humain plus grand que nous. Vous avez des témoignages, des idées, des suggestions, partagez-les ! Merci d'avance.

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le sport après un AVC hémorragique

la reprise de la conduite après un AVC

le risque épileptique après un AVC

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la rupture d'anévisme et l'hémorragie sous-arachnoïdienne

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